« Je suis une mère indigne je sais! » Cette affirmation d’une de mes lectrices a fait tilt chez moi.
Surprise sur le coup par cette dureté envers elle-même, soudain j’ai deviné d’où pouvait venir ce jugement.
On entend de plus en plus parler de parent bienveillant, d’éducation positive.
Comme si, par nature, les parents n’étaient pas bienveillants envers leurs enfants (bon c’est sûr, il y a des exceptions!).
Je pense que ce qualificatif de « bienveillant » fait naître un sentiment de culpabilité chez beaucoup de parents.
Car, « si je ne me comporte pas toujours de façon parfaite avec mon enfant, c’est que je dois être une mauvaise mère, une maman malveillante!! »
Que se cache derrière l’expression « parentalité bienveillante »?
D’après une définition trouvée sur le blog Les super parents :
Ouf ça parle de compétences et de connaissances en fait!
Il n’y a pas deux mondes, celui des parents bienveillants et gentils et celui des parents malveillants et méchants mais seulement celui des parents qui ont accès à un certain savoir (et le mettent en application) et les parents qui n’y ont pas accès (et / ou ne le mettent pas, n’arrivent pas à le mettre en application).
Ceci étant dit, comment on fait concrètement pour être un "parent bienveillant"?
Surtout que nous-mêmes avons été éduqués à la traditionnelle, où chantage, punitions voire châtiments corporels ont pu être banalisés?
Qu’on a été en quelque sorte conditionné et que ces conditionnements réapparaissent parfois (ou souvent!), sans même qu’on l’ait voulu?
Parce que quand on est heureux, que tout va bien c’est facile d’être un parent « bienveillant ».
Mais que se passe-t-il quand on est à bout, malade, épuisé physiquement et moralement et que l’enfant réclame sans cesse notre attention ou ne nous écoute pas?
>> si vous ne l’avez pas encore fait, jetez un œil à l’article 5 moyens de se faire obéir par son enfant sans se transformer en Hulk.
On peut craquer, se mettre à crier, punir (alors qu’on s’était promis « Avec moi, jamais!! »)
Et alors on culpabilise…mais la culpabilité n’est-il pas le meilleur moyen pour que ces comportements se reproduisent à l’avenir?
Car, qui dit sentiment de culpabilité, dit détérioration de l’estime de soi...
...et les pensées comme « Tu devrais avoir honte de toi! » « Tu es vraiment une mère / tante / grand-mère indigne! » ne sont pas loin d’apparaître…et devenir un leitmotiv qui nous fera croire qu’on l’est réellement.
Or, quand on se croit une mère indigne, ne risque-t-on pas de faire les actions d’une mère indigne sans même s’en rendre compte?
Arghh Inconscient, quand tu nous tiens!!
Je pense qu’en se déconditionnant pas à pas, avec beaucoup de patience, de bienveillance envers soi-même, chacun.e pourra progresser doucement (mais sûrement) vers une éducation bienveillante et authentique.
Sinon...
...chercher à réparer le tord que vous avez pu causer à votre enfant en vous excusant sincèrement auprès de lui ne remet pas en cause votre autorité parentale.
Au contraire! L'humilité et une autorité saine (contrairement à l'autoritarisme!) sont tout à fait compatibles et se renforcent l'une l'autre car elles inspirent le respect.
En agissant ainsi vous montrez à l'enfant que personne n'est parfait, pas même son papa ou sa maman...
...qu'on a tous droit à l'erreur.
Vous lui apprenez également ainsi à s'excuser (avec l'intention de ne pas reproduire la même erreur à l'avenir) quand lui-même causera du tord à quelqu'un dans une autre situation.
Qu’en pensez-vous?