​ J’aimerais illustrer cette ​vertu du Prophète saw par une narration rapportée par Abou Daoud.


Abû Mass'ûd, qu'Allâh l'agrée, a dit :

«Alors que nous étions en voyage avec le Messager d'Allâh - Paix et salut de Dieu sur lui - il s'en alla faire ses besoins.

Nous vîmes alors un oiseau avec ses deux petits.

Nous prîmes les deux oisillons et leur mère se mit à voler au-dessus de nos têtes.

A ce moment arriva le Prophète ​saw qui dit :  

« Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Allez, rendez-lui ses enfants ! »

De nombreux autres ahâdiths témoignent de cette vertu du ​Prophète ​saw mais celui-ci m’a particulièrement émue.

De quelle qualité du Prophète saw je souhaite parler, selon ​vous?


De la compassion, c’est vrai…de la rahma, aussi...

Le Prophète ​saw avait une autre grande qualité.

Une qualité qui selon moi précède la rahma, la compassion, la bonté et leur permet d’exister.

Cette qualité, c’est l’empathie.

C’est la capacité à se connecter à l’émotion de l’autre, à le comprendre tel qu’il est, dans l’instant présent.

Le Prophète ​saw a « ressenti », compris la détresse de cet maman oiseau.

Cela l’a amené à faire preuve d’amour et de compassion envers elle en ordonnant à ses compagnons de lui rendre ses petits.

Pourquoi ce hâdith m’a particulièrement touchée?

Je me suis dit :

« Mais… si le Messager de Dieu - Paix et Salut de Dieu sur lui - était capable de se mettre à la place de cet oiseau, de compatir avec lui et faire autant preuve d’amour et de rahma envers lui, comment était-il donc avec les humains? »

Son empathie, sa rahma envers nous sont certainement encore plus immenses!

Les compagnons du Prophète ​saw pouvaient également se montrer pleins de rahma et de compassion.

Qu’est-ce qu’il leur a certainement manqué dans cette situation pour pouvoir en faire preuve et ainsi ne pas faire de peine à cette maman oiseau? L’empathie.

Cette qualité, le Prophète ​saw l’a développée au plus degré, mais elle est présente en chacun de nous dès notre enfance.


​Vous avez remarqué que, spontanément, quand un petit enfant voit quelqu’un de triste, il cherche à l’apaiser en se montrant plus présent?

Qu’il n’hésite pas aider un autre enfant en difficulté?

Le tout est donc de développer notre capacité à faire preuve d’empathie et à bien l’utiliser afin qu’elle soit au service de la rahma et de la compassion.

Comment développer cette qualité?

Je pense que la première étape, c’est d’apprendre l’auto-empathie, c’est-à-dire la capacité à faire preuve d’empathie envers soi-même.

Parce que si j’ai cette petite voix dure au fond de ma tête qui juge tout ce que je fais au lieu d’essayer de me comprendre et m'aider, comment espérer faire preuve d’empathie et de compassion envers les autres? ​

On en reparle bientôt car c’est un sujet qui me tient à coeur.

Et une qualité indispensable pour interagir harmonieusement avec autrui, en particulier les enfants.

Je pens​e être une personne plutôt empathique, à l'écoute, mais j'ai encore du travail pour faire taire la "voix" dans ma tête, surtout dans certaines situations de stress 🙂

​Et ​vous, ​où en êtes-​vous dans ​votre capacité à faire preuve d'empathie​ envers ​vous-même et les autres?

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